23eme Dimanche du Temps Ordinaire Année A

Publié le 2 Septembre 2011

oiseau

 

Dimanche 04 Septembre 2011

«Qui est Jésus pour nous...»

1ère lecture : Jr 20, 7-9 

2ème lecture : Rm 12, 1-2

Évangile : Mt 16, 21-27

 

 

 

 

 

Fiche de préparation

 

"Si ton frère a péché, va lui parler seul à seul." Le mot important c'est "frère". Un frère, c'est celui qui fait partie de la même cellule familiale, père, mère, enfants. Dans le monde oriental, c'est l'ensemble des cousins qui font partie de la même tribu. Mais pour l'Evangile, c'est beaucoup plus. C'est toute la communauté des croyants. Au jour de notre baptême, nous sommes devenus des enfants de Dieu. Nous sommes devenus des frères et sœurs en Jésus Christ. Nous chrétiens, nous sommes membres de la même famille de Dieu qui s'appelle l'Eglise.

 

En lisant les évangiles, nous découvrons que Dieu nous aime tous d'un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous n'aurons jamais fini d'en mesurer toute la grandeur et de lui rendre grâce. Mais quand nous regardons notre vie, nous découvrons que bien souvent, nous en sommes loin. Le péché dont nous parle l'Evangile, ce n'est pas seulement une faute morale ni une infraction ; c'est le contraire de l'amour ; c'est notre indifférence envers celui qui nous a sauvé la vie. Pécher c'est tourner le dos à l'amour qui est en Dieu. En se coupant de Dieu, le pécheur se coupe également de la communauté des frères.

 

 

Actualisation

 

Il est évident que pour être fidèles à cette mission, nous avons un grand besoin de la force de l'Esprit Saint. C'est pour cela que les grands témoins de la foi ont commencé par passer de longues heures en prière. Rappelons-nous saint Paul : "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi."

 

Si nous allons vers le frère qui a péché, cela doit toujours être avec le Christ en nous, avec beaucoup de délicatesse et beaucoup d'amour. Nous nous adressons à ce frère seul à seul. Il est hors de question de lui faire honte devant tout le monde. Si la démarche n'aboutit pas, le Christ nous invite à agir comme le médecin qui fait appel à un ou deux confrères. A plusieurs, on arrivera peut-être à mieux persuader le pécheur. S'il refuse de les écouter, nous le dirons à la communauté de l'Eglise. Elle va tout faire pour le porter dans sa prière et le ramener vers Dieu. S'il refuse d'écouter la communauté considère-le comme le païen et le publicain. Ce n'est pas la condamnation finale. Jésus a fait preuve d'une grande sollicitude envers ces personnes. Désormais, nous entrons dans une nouvelle étape d'amour et d'évangélisation envers celui qui en a encore plus besoin.

 

Ce frère qui s’est mis dehors, il faut le ‘gagner’, c’est à dire le sauver. Le pouvoir des clés qui est donné à l’Eglise c’est d’abord un pouvoir de salut. Il s’agit d’ouvrir la porte pour que le pécheur puisse retrouver toute sa place dans la communauté. Nous avons tous pour mission de poser des gestes d’ouverture et d’accueil. L’évangile c’est d’abord la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres, aux malades et aux exclus de toute sorte. L’Eglise détient le pouvoir de lier mais aussi de délier, de réintégrer le pécheur repentant. Lorsqu’un frère s’écarte de la communauté, celle-ci en garde le souvenir dans la prière. Le Christ est présent parmi ceux qui sont ainsi réunis en son nom. Il leur apprend à s’ajuster à la patience de Dieu pour en témoigner par toute leur vie. Quand on a compris cela, ça change tout dans notre vie.

 

Et surtout n'oublions pas : Pour gagner tous ses frères, Jésus s’est donné jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Alors, aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur.

 

Homélie

 

Dans un ouvrage écrit conjointement par des chercheurs croyants, chrétiens et musulmans, on peut lire que le Nouveau Testament "est digne de l'estime du musulman, car il est une voie qui mène à Dieu et à l'amour du prochain, c'est-à-dire à l'essentiel au regard de l'islam"… Et cela, même si "cette voie est différente de la sienne à maints égards" (1).

 

Juifs et chrétiens peuvent aussi se retrouver sur la même longueur d'onde, puisqu'ils reconnaissent par Moïse ou par Jésus que le premier et le deuxième commandement sont inséparables. La déclaration de Paul aux Romains le rappelle : "L'accomplissement parfait de la Loi, c'est l'amour".

 

Mais l'amour de Dieu et du prochain ne peut rester cloîtré dans la zone sereine des principes et des nobles abstractions. Pour exister, il doit naître au monde de la réalité et donc s'incarner. c'est ici que commencent aussitôt les difficultés, les tensions et les oppositions à propos des moyens utilisés, des interprétations choisies, et de l'intervention toujours perverse des intérêts personnels, vices et passions. C'est ainsi que les instruments deviennent des idoles, le secondaire prend rang d'absolu et des formes ou traditions passagères sont déclarées "de toujours". C'est le règne de la violence, des intégrismes et fanatismes, du légalisme et du pharisaïsme, où Dieu et l'être humain, inséparablement, sont sacrifiés sur l'autel de l'orgueil ou de la bêtise, dont chaque religion a ses temples, ses grands prêtres et sa part de fidèles.

 

Il est vrai que la pratique de l'amour de Dieu et des autres n'est pas synonyme de facilité ni de tranquillité. Ezéchiel souligne bien la rude et difficile tâche des prophètes qui ont à dénoncer le mal, rappeler les exigences de l'Alliance, indiquer le juste chemin, réconcilier les adversaires, maintenir l'unité et la communion… Et toujours au risque de déplaire, de froisser des susceptibilités et de mettre en péril des intérêts par trop humains.

 

Ardu et quotidiennement exigeant que d'exercer au sein des communautés chrétiennes, ou de l'Eglise universelle, le devoir de "correction fraternelle" qui relève du souci d'unité et de communion, de la fidélité et du pardon, sans tomber dans la démission du silence, l'orgueil janséniste ou l'arbitraire de l'inquisition.

 

En passant du singulier au pluriel et de Pierre à tous les disciples, Jésus a confié à son Eglise, et à chacun de ses membres, l'admirable mission et la lourde responsabilité de la réconciliation et de l'unité. Tous ceux et celles qu'il nous arrive d'enchaîner et de paralyser par notre méfiance ou notre orgueil, les éloignant ainsi, et de nous, et de Dieu, nous pouvons aussi les délier par l'amour et la patience, la délicatesse et le respect.

 

Chaque communauté, si petite soit-elle, a même reçu l'incroyable pouvoir de rendre Jésus présent et agissant. Il "suffit" pour cela d'être ré-unis en son nom et de "se mettre d'accord"… Il faut cependant beaucoup plus que la simple présence physique de deux ou trois personnes. C'est bien l'unité, la communion entre elles, qui est exigée pour refléter et témoigner quelque peu de la vie même de Dieu, où les diversités culminent dans l'harmonie des échanges.

 

Pour être Eglise, re-présenter le Christ, faire des miracles et révéler Dieu au monde, il faut que ceux et celles qui se rassemblent s'aiment et collaborent, s'éclairent et s'entraident, se corrigent et s'encouragent, cultivant chacun et ensemble "l'exigence permanente du mieux" et le souci prioritaire du royaume de Dieu.

 

Ces communautés familiales, paroissiales ou religieuses, les réunions pastorales, les rassemblements eucharistiques, tout comme le dialogue entre les époux, ont sans cesse besoin d'une nouvelle évangélisation. Ne sommes-nous pas excessivement en dette de l'amour mutuel, au risque de conduire tout droit à la faillite, plans et projets, et même la construction du royaume de justice et de paix ?

 

(1) "Ces Ecritures qui nous questionnent : La Bible et le Coran", G.R.I.C., Le Centurion 1987, p 139.

Rédigé par coffar-catechisme

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